Dimanche 5 juin 2011 à 23:20

 Je glisse lentement hors de tout.
Ma vie continue de se désagréger inexorablement et je suis là, assis, à la regarder faire.
Tout part en morceau de manière très consciencieuse pour bien me faire comprendre à quel point j'ai plus rien à foutre ici.
Que ce soit ma mère qui plonge dans l'alcool, mon demi frère qui est ... bah le fils de son crétin de père, ceux que j'appelait mes "amis" qui deviennent des caricatures d'eux-mêmes, ou encore les gens que je rencontre et auxquels j'aimerais m'attacher qui finissent par me décevoir ou me blesser.
Le déménagement m'a déraciné, m'a fait perdre mes repères. Et maintenant je flotte loin de tout.

Partir n'est plus seulement une idée, c'est devenu ma seule porte de sortie. Sortir de cette pièce en pleine implosion dont il ne restera bientôt plus rien, ou si peu...

J'ai l'impression d'avoir eu un revolver sur la tempe, et d'avoir appuyer sur la gâchette. Une geste simple, presque insignifiant, misérable tant il n'est pas important. Et pourtant, les conséquences sont énormes. Je sens la détonation, le sifflement de la balle dans le canon. Le contact avec ma peau. Je sens le projectile traverser mon crâne, mon cerveau, percuter chaque idée, chaque sensation, les réduire à néant et ressortir.
Je sens toute la cohérence mon être vaciller. Chaque particule dérangée dans son existence. Je sens l'ordre établi trembler, puis s'effondrer lentement, laissant place au chaos.

Comme une longue chute dans des abîmes insondables.

Je suis spectateur et acteur de ma destruction.

C'est douloureux d'écrire ces lignes. Mais je n'espère pas être compris. Je me suis rendu compte aussi que j'avais de plus en plus de mal à être compris. Ou peut-être que ça a toujours été le cas et que je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui.
Quand je parle, quand j'écris, rares sont ceux qui me comprennent. Qui comprennent ce que je ressens et ce que je veux dire. Une partie du message passe, bien sûr, mais le reste s'égare, se change, se transforme. Et la réception en est faussée. On se méprends sur mes mots, mes intentions, ma volonté.
Et ça contribue à m'enfermer, à m'éloigner des autres.

Je crois que je vais rester assis ici. Je vais contempler ce soleil en fin de vie, cette étoile à l'agonie. Je vais regarder ce qui était autrefois ma vie se consumer jusqu'à la dernière flamme. Je vais la regarder gonfler puis disparaître. Et je vais regarder la vie suivre son cour s'en se soucier de ce drame silencieux. J'en serai le seul spectateur conscient, le seul à s'en rendre compte. Et quand mon soleil se sera éteint, que la nuit éternel viendra prendre possession des lieux, quand le froid s'installera là où régnait avant la chaleur agréable, alors je partirai.

Je deviendrai le marcheur solitaire, sans racines, sans but. Celui qui marche, qui voyage sans cesse. Celui qui ne trouvera le repos, qui ne trouvera sa demeure que dans la mort.

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