Samedi 4 juin 2011 à 23:04

 Je le répète beaucoup, mais ces derniers mois sont, de loin, les plus difficiles que j'ai connu jusqu'à maintenant.

Ma vie, mon monde, mon univers est parti en morceaux, petit à petit.
Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai participé à ma destruction.
J'en ai été l'architecte et le maître d'oeuvre. Les autres n'ont été que des ouvriers. C'est moi et moi seul qui ai lancé la machine.
Peu importe comment je tourne les choses, je suis à l'origine de quasiment tout les évènements qui ont mené à la situation présente.

Mais je ne peux plus revenir en arrière, et pleurer sur les erreurs du passé ne les changera pas.

Maintenant, j'ai l'impression que mon temps ici est révolu. Je n'ai plus rien qui me retienne.
J'ai perdu toutes mes attaches. Celle que j'aimais. Ceux sur qui je comptais. Ceux que j'appréciais. 
Je suis devenu un étranger, un vagabond. Un fantôme errant. Je suis devenu un nomade, un âme détachée de son corps.
Un esprit prisonnier de la liberté.
J'ai l'impression d'avoir tenu ma vie au bout d'une corde qui se serait éffiloché.
Je me tiens là, debout, au bord du gouffre, à regarder ce monde qui était mien sombrer, se morceler, et devenir poussière.

Que me reste-il maintenant?
Rien.

J'ai tué ma propre vie. Et je l'ai regardé mourir en accusant les pions d'un plan machiavélique dont j'ai été l'instigateur.

Je suis une âme solitaire.
Un esprit torturé par des démons trompeurs et mesquins qui ne sont que des reflets de ce que je suis.
Des parties de moi.
J'ai été aveugle, et maintenant que je recouvre la vue, c'est pour admirer la destruction dont je suis à l'origine.
Tout ces gens continueront à vivre leur vie et finiront par m'oublier.
Ils vivront, tomberont amoureux, partageront leurs joies et leur peines.
Et jamais plus ne penseront à moi. Je disparaîtrais de leurs souvenirs. Je ne serais plus qu'une ombre de leur passé.

Je ne sais pas s'il me reste un avenir quelque part, mais je sais qu'il sera probablement bien solitaire.
La fin de mon trimestre est loin d'être assurée. Je crois que je vais rater mon année. Je ne pourrais pas redoubler.
Alors j'aurais tout perdu.
Rester ici est inutile. Il n'y à plus que des souvenirs douloureux qui ont une vie meilleure maintenant.
Ma place n'est plus dans cet endroit. Si j'ai encore une place quelque part, je crois que le moment est venu de la trouver.
Je ne sais pas comment je vais m'y prendre, et, honnêtement, ça me fait un peu peur, mais c'est tout ce qu'il me reste à faire.
Je vais partir.

Je dois partir.
Je crois que le moment est venu.
Et mes bagages seront légers car je n'aurais pas le poids de ma vie.
Mais mes erreurs pèseront longtemps, et lourd, sur ce qu'il reste de mon coeur.
Mais au fond de moi, je garde l'espoir secret et naïf que, quelque part, je trouverais quelqu'un qui allègera un peu ce poids.


"In time bleeding wounds will heal 
Unlike some which are too deep to see 
Like scars in the Nomads soul 
Their mending is so slow 
Not a shout of a hundred enemies 
Can make him feel fear inside him 
But when sunsets and the cold arrives 
With crushing solitude in the darkness of night 

He will ride across land and time 
To find a way through this endless night 
There s a storm in his heart 
And the fire burns his soul

But the wanderers part is to ride alone"



The wanderer -- Ensiferum


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