Mardi 10 mai 2011 à 19:08

Je suis un rêveur. Un naïf.
J'étais, en fait.

Je rêvais d'un monde, où tout le monde serait bien, serait heureux.
Un monde en paix, en harmonie. Un monde sain, équilibré. Un monde parfait.
Puis j'ai vu le monde. Je voulais savoir ce que c'était, et j'ai su.
Alors j'ai fermé les yeux à nouveau, et j'ai rêvé.
J'ai rêvé de pouvoir devenir celui qui pourrait aider ce monde blessé.
Celui qui pourrait le guérir.
Le soigner.
L'aider.
Je l'ai voulu. Je l'ai souhaité.
Parce que je voulais faire quelque chose. Être quelqu'un de bien.
Parce que je le devais.
Et j'ai ouvert les yeux.
J'ai vu, j'ai tenté.
Tenté de soigner, d'aider.
Et subitement, j'ai compris. Apres tout ces essais raté, j'ai compris.
Compris que le monde ne veut pas d'aide. Il n'en veut plus.
Il n'en peut plus.
Les gens ne veulent pas qu'on les aide à aller mieux. Parce que, qu'ils s'en rendent compte ou non, ils ont choisis ça.

Ils ont choisis.

Alors j'ai fermé les yeux. Et j'ai versé une larme.
Je me suis donné. Mon âme. Pour ça. Pour CA.

Alors j'ai cessé. J'ai laissé mon esprit glisser dans des coins sombres. Des Puits sans fonds. Dans les limbes.
J'ai cessé d'être sain d'esprit. J'ai choisi moi aussi. De devenir fou. Pour ne pas perdre la raison face à un monde que je ne pouvais plus comprendre.
Mais il y à certaines lieux de l'esprit où l'on ne peut aller sans revenir accompagné. Des choses horribles se cachent dans les tréfonds de l'âme.
J'ai ramené quelque chose qui m'a rongé en silence. Je l'ai appelé Colère.
Il m'a brulé les entrailles et je l'ai laissé faire.
Et j'ai ouvert les yeux.

J'ai laissé faire. J'ai fait. J'ai tenu. Sans tenter d'aider.
Et un nouveau choc. Je l'ai encaissé. Je pouvais encaisser. Coup sur coup.
Mais la brulure s'amplifiait à chaque coup. Colère grandissait. En moi. Comme un enfant que je n'aurais pas voulu mais dont je pouvais me débarrasser. Une infime partie de moi.... Toute petite...
J'ai tenu.Longtemps. Scellant Colère dans un coin sombre. Mais il s'échappait parfois. Pas loin.
Mais il gagnait du terrain. Et je dû lui sacrifier une partie de mois pour le calmer.
"C'est rien, un chat, un grillage, un barbelé, une griffure..."
MENTEUR.
Mais je l'ai battu.
Et une lueur est apparue. J'ai vu un ciel sans nuage apparaitre là où il n'y avait que noirceurs. Des étoiles brillaient.
Je ne voulais plus fermer les yeux.
Jusqu'à ce que le ciel s'embrase. Colère a grandi si vite. Si fort.
Le monde à subitement volé en éclats. Les étoiles sont tombées. J'ai bien tenté d'en garder une. Mais elle m'a brulé les mains.
Et j'ai senti quelque chose se consumer en moi. Colère avait réussi à sortir. J'étais faible. Et il a gagné.
J'ai fermé les yeux.
Il était là. Flamboyant dans toute sa splendeur. Et j'ai abandonné. Je l'ai laissé passer. Il a balayé toute lumière d'un geste. Tout espoir. Tout est parti en fumée.

J'ai ouvert les yeux.
Sans peur. Sans espoir. Sans but.
Il est dans mes veines.
Il est dans mon esprit.
Il est Moi.
Je suis devenu Colère.
J'ai laissé tout espoir de guérir.
De ME guérir.
Je suis seul, et c'est devenu mon fardeau.
La colère est devenue mon épée et le boulet que je traine.
Je suis seul avec lui et mes blessures.
Et je l'accepte.





 
"Did you knows that the word trauma comes from the Greek for wound? Wounds can create monsters"
-Shutter Island
 

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