Lundi 6 juin 2011 à 19:44

 J'ai des problèmes de communication avec le monde extérieur. Par ce mot, je veux dire le monde qui est hors de ma tête.
Les gens sont si simples et si compliqués à la fois. Je suis capable de savoir comment ils sont, dans quel état d'esprit, de quelle humeur, je sens ça en un instant seulement. C'est presque instinctif.
Paradoxalement, j'ai du mal à comprendre pourquoi ils ne réagissent pas de manière plus logique, plus rationnelle.

Je sens leur état d'esprit et j'essaye d'agir en conséquence. Enfin, j'essayais. J'essayais d'être ce qu'il leur fallait quand il le leur fallait. Au détriment de mon propre état.
Mais j'ai cessé. Leurs réactions sont tellement illogiques.

Le fait est que mon esprit est proprement chaotique. Tout s'y passe tellement vite que moi-même j'ai parfois du mal à comprendre et à me focaliser sur une pensée précise. Alors comment l'exprimer aux autres en plus après?
Je n'arrive plus. Ca empire. J'ai du mal à me faire comprendre des autres. Du mal à faire passer mes idées, mes ressentis. Les mots sont devenus des chaînes qui retiennent mon âme, mes émotions. Ils m'empêchent de faire passer certaines choses. Ils sont lourds, sonnent mal et sont tellement peu précis. Ils sont souvent mal interprétés et provoquent des désastres qui auraient pu êtres évités. J'ai pourtant de la facilité à les manier. Mais même une danseuse étoile ne pourrait rien faire avec des chaussures de plombs.
Je ne suis certes pas un bon danseur, mais ce sont les pires chaussures de plombs qui soient.
Mon esprit n'est qu'un amas d'images, de sensations, d'émotions et d'intuitions. Tout s'y passe vite, mais ce qui doit être clair l'est. Je vois des choses merveilleuses que les mots enlaidissent. J'entends des musiques mélodieuses accompagnées de chansons sublimes, mais lorsque j'essaye d'y mettre des mots, ça n'est que vacarme et dissonance. 

Oui, j'ai du mal à communiquer. A me faire comprendre. Je sens ce qu'il se passe dans la tête des gens, mais eux semblent si restreints. Ils ne voient pas ce qui me parait évident. Le problème c'est que dans l'intimité, c'est comme ça que je communique.
De manière silencieuse.
Par exemple, j'attends certaines choses de mes amis. Certaines choses que j'aimerais qu'ils fassent, disent, mais dont je ne leur parlerai jamais. Parce que je sens ce qu'ils attendent, et que ça me parait logique qu'ils sentent ce que je veux. Mais C'est une glace sans tain. Je vois à travers, mais pas eux. 
Alors j'ai fini par me persuader que c'était de leur faute. Que s'ils n'arrivaient pas à me comprendre, me connaitre et voir en moi suffisamment, c'était uniquement car ils n'étaient pas les bonnes personnes.
Je leur ai donné des chances de le faire, j'ai tenté de leur expliquer, mais leur esprits sont si imperméables, si coincés...
J'ai entendu une fois que les autistes avaient du mal a communiquer avec le monde extérieur. Je crois que je les comprends quelque part.
Je me sens enfermé dans une bulle, dans un monde vide.
J'ai un problème de communication. Mais c'est pas complètement ma faute. Si je pouvais mettre la main sur une pensée pour l'étudier, je pourrais peut-être mieux l'exprimer. Mais j'y arrive pas.
Les gens sont comme des livres pour moi. Je les lis, je les observe, je les analyse. Je vois ce qui est écrit, même si j'ai du mal à lire entre les lignes. Mais je peux les lire.
Alors que mon esprit à moi est un casse-tête en plusieurs dimensions dont certaines faces sont cachées et d'autres change constamment.
Pourtant, parfois, quelqu'un entrevoit une partie de ce qu'il s'y passe, et parfois, parfois, quelqu'un arrive à comprendre un infime échantillon de l'ensemble.

Mais je ne sais même pas si tout ce que j'écris ici a ou aura un sens pour quelqu'un.


Dimanche 5 juin 2011 à 23:20

 Je glisse lentement hors de tout.
Ma vie continue de se désagréger inexorablement et je suis là, assis, à la regarder faire.
Tout part en morceau de manière très consciencieuse pour bien me faire comprendre à quel point j'ai plus rien à foutre ici.
Que ce soit ma mère qui plonge dans l'alcool, mon demi frère qui est ... bah le fils de son crétin de père, ceux que j'appelait mes "amis" qui deviennent des caricatures d'eux-mêmes, ou encore les gens que je rencontre et auxquels j'aimerais m'attacher qui finissent par me décevoir ou me blesser.
Le déménagement m'a déraciné, m'a fait perdre mes repères. Et maintenant je flotte loin de tout.

Partir n'est plus seulement une idée, c'est devenu ma seule porte de sortie. Sortir de cette pièce en pleine implosion dont il ne restera bientôt plus rien, ou si peu...

J'ai l'impression d'avoir eu un revolver sur la tempe, et d'avoir appuyer sur la gâchette. Une geste simple, presque insignifiant, misérable tant il n'est pas important. Et pourtant, les conséquences sont énormes. Je sens la détonation, le sifflement de la balle dans le canon. Le contact avec ma peau. Je sens le projectile traverser mon crâne, mon cerveau, percuter chaque idée, chaque sensation, les réduire à néant et ressortir.
Je sens toute la cohérence mon être vaciller. Chaque particule dérangée dans son existence. Je sens l'ordre établi trembler, puis s'effondrer lentement, laissant place au chaos.

Comme une longue chute dans des abîmes insondables.

Je suis spectateur et acteur de ma destruction.

C'est douloureux d'écrire ces lignes. Mais je n'espère pas être compris. Je me suis rendu compte aussi que j'avais de plus en plus de mal à être compris. Ou peut-être que ça a toujours été le cas et que je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui.
Quand je parle, quand j'écris, rares sont ceux qui me comprennent. Qui comprennent ce que je ressens et ce que je veux dire. Une partie du message passe, bien sûr, mais le reste s'égare, se change, se transforme. Et la réception en est faussée. On se méprends sur mes mots, mes intentions, ma volonté.
Et ça contribue à m'enfermer, à m'éloigner des autres.

Je crois que je vais rester assis ici. Je vais contempler ce soleil en fin de vie, cette étoile à l'agonie. Je vais regarder ce qui était autrefois ma vie se consumer jusqu'à la dernière flamme. Je vais la regarder gonfler puis disparaître. Et je vais regarder la vie suivre son cour s'en se soucier de ce drame silencieux. J'en serai le seul spectateur conscient, le seul à s'en rendre compte. Et quand mon soleil se sera éteint, que la nuit éternel viendra prendre possession des lieux, quand le froid s'installera là où régnait avant la chaleur agréable, alors je partirai.

Je deviendrai le marcheur solitaire, sans racines, sans but. Celui qui marche, qui voyage sans cesse. Celui qui ne trouvera le repos, qui ne trouvera sa demeure que dans la mort.

Mercredi 1er juin 2011 à 22:44

 Je pers la tête.
Ouais, je sais, rien de nouveau.
Pourtant...
Je fais n'importe quoi.
Ce que je dit n'a plus de cohérence.
Je tremble là.
Je viens de m'emporter.
Je sais pas ce qui me prends.
J'me sens juste en colère. J'ai besoin d'évacuer.
J'ai besoin de me battre. J'ai envie de faire de la boxe.
Ca m'aiderait.
J'ai envie de me lacérer le torse pour évacuer ce qui me brûle de l'intérieur.
C'est pas la solution.
J'ai besoin de me défouler. De violence.
J'ai besoin de sortir courir jusqu'à tomber.
Je me rends compte que je voudrais que quelqu'un soit là, là maintenant, mais
je me rends aussi compte que c'est moi qui ai provoqué cette situation en envoyant tout valser.
Peu importe, c'est mon fardeau, je l'assumerai quoi qu'il arrive.

Je vais voir combien de temps je peux tenir.
Combien de temps je peux survivre.

Il est 22h44
et tout ne va pas bien.

 

Vendredi 27 mai 2011 à 23:23

 J'aimerais avoir un revolver. J'aimerais jouer à la roulette russe.
 
Oui, j'imagine bien ce que vous pensez. Et c'est peut-être vrai.
En fait, je crois que j'ai envie de ça, de sentir la mort passer près de moi, pour me sentir vivant.
Juste pour ressentir quelque chose. Oui, j'ai envie de ressentir quelque chose. N'importe quoi.
J'ai l'impression de ne plus rien ressentir. De ne plus ressentir la vie. J'ai bien des phases de colères, mais elles semblent si fades, si ternes... Comme si je m'étais habitué.
Je ne sais pas vraiment en réalité.
Je me sens perdu dans le brouillard. J'ai l'impression de perdre les pédales.
Je ne dis pas que je vais mal. Non.
Mais je crois que je préfèrerais. Au moins je saurais comment je vais. Là, je suis juste perdu.
Je recommence à avoir des envies agressives. Tout m'est égal. Plus rien n'a d'importance.
Je crois que j'ai fini par accepter d'être seul. De ne compter pour personne. J'ai fini par accepter de n'être qu'une personne de passage dans la vie des autres, quelqu'un qui ne marque pas les gens qu'il rencontre.
Je crois que j'ai fini par accepter de n'être rien aux yeux du monde.
J'ai fini par accepter le douleur, la tristesse comme une part de ma vie. J'ai perdu la peur et l'espoir.
Je ne sais pas trop ce qu'il me reste. Toujours la même chose sans doutes. La colère et le désir d'être aimé.
Mais pas vraiment non plus. 
Je sais que je n'aurais plus de meilleur(e)s ami(e)s. Ni de petite amie. Ca ne me plait pas, mais j'arrive à vivre avec... pour le moment.
Ca me fait toujours du mal de voir tout ces gens dehors, mais j'essaye de ne pas y penser.
Je me sens résigné, ni plus ni moins. Je sais que tout ce que je tenterais se soldera par un échec, sauf si je trouve la bonne personne.
Mais la "bonne personne" n'existe pas, n'est-ce pas? C'est comme le père noël..
Alors pour me réconforter, je rentre chez moi, je fuis ce monde là dehors, et je viens me réfugier ici, devant mon ordinateur, dans ce monde que je connais. Mais même dans un monde virtuelle, rien ne va comme je veux, et je m'ennui. 
Et j'essaye de me dire que mon chat ressent l'équivalent félin de l'affection pour moi. Mais c'est un chat.
Tout est devenu tellement peu important pour moi que j'ai recommencé à lui parler. A elle.
Alors qu'il y a quelques jours à peine, je voulais la faire souffrir...
Je ne sais pas où je vais, mais j'ai l'impression que ça ressemble à un bon gros mur de briques.
Je vais réduire mes sorties. Ca sert à rien. Rien ne m'intéresse dehors.
C'est pas vraiment mieux dedans, avec ma mère et mon frère. En fait je sais pas vraiment où aller.
Je sais plus rien.
J'aimerais jouer à la roulette russe. Et j'aimerais perdre.

Jeudi 26 mai 2011 à 19:03

 En ce moment, quand je ferme les yeux, les seules images que j'ai sont celles de lames qui me mutilent la peau.
Aujourd'hui, c'était des lames de rasoirs sur le visage. Hier c'était des couteaux je sais plus trop où. Et avant, c'était des lames qui me taillaient autour de l'oeil.
Peut-être qu'on devrait m'enfermer.

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