Jeudi 12 mai 2011 à 21:16

 J'ai perdu quelque chose. Quelque chose d'important. Dont j'avais besoin.
J'ai perdu mon avenir.
Ou plutot, je l'ai détruit. Par accident, par bêtise, par hasard, je sais pas... Mais les faits sont là.
Chaque jour qui passe, mon avenir se fait plus incertain, plus vague...  Il s'estompe, disparaît.

Il y a quelques mois encore, je me voyais vivre une vie tranquille. Avec ma copine. Dans un appart'. Avec des chats et des jeux vidéos.
On avait prévu beaucoup de choses.
Puis je me voyais juste passer de bons moments auprès de celle que j'aimais.
Puis je me voyais juste rencontrer quelqu'un.
Aujourd'hui, je ne me vois même pas rencontrer quelqu'un.

Il y a quelques temps, je voulais partir continuer mes études avec un ami, en colocation.
Puis je me voyais juste partir et continuer mes études, en colocation.
Puis je me voyais juste partir pour mes études.
Puis je me voyais juste partir.
Maintenant? Oui, vous avez deviné : plus rien.

Non, je ne vis pas dans l'instant présent, car je ne crois pas qu'il existe réellement. Je ne vis plus vraiment dans le passé non plus, car il est trop douloureux.
Mais je ne prévois plus rien non plus.
J'ai perdu mon avenir. Je ne sais plus où je vais, ni même si je ferai des rencontres sur la route.
Je ne sais pas si ma destination sera agréable.
Et je crois que j'ai peur de me perdre en route. J'ai peur de m'éloigner du chemin et que personne ne m'aide a le retrouver.
C'est probablement ma faute. Et peut-être que, quelque part, j'ai mérité qu'on me laisse m'égarer.
Peut-être ai-je voulu me perdre, et peut-être que c'est moi qui ai fait en sorte de ne plus croiser personne sur cette route lugubre qui est ma vie désormais.
Oui, peut-être...

Mardi 10 mai 2011 à 22:59

 Je pensais que ça irait mieux après quelques temps.
Je pensais pouvoir arriver à m'y faire.
Je croyais que mes "blessures" n'étaient pas si profondes. Que ça guérirait avec le temps.
Que je me remettrais sur pieds et que je repartirai.

Non.
Pas cette fois.

Je sens abattu et résigné.
Se prendre des coups, c'est douloureux. Se prendre des coups quand on est déjà à terre, c'est très loin d'être mieux.
Je n'ai plus envie de rien. Je n'ai plus la force de faire quoique ce soit.
Chaque essai que j'ai fait pour reprendre le dessus, s'est soldé par un autre coup. A chaque fois. Toujours plus violent.
Mais j'en peux plus. Je suis épuisé. Je laisse tomber.
Ca ne sert plus à rien.

J'ai perdu mes amis. J'ai perdu les personnes que j'aimais. J'ai perdu l'espoir de trouver quelqu'un à aimer. Qui puisse m'aimer.
J'ai perdu l'espoir de trouver la paix un jour. Je me sens soudain tres seul. Mais je m'y résigne.
Je vois pas tres bien ce que je vais devenir maintenant.
Je suis à deux doigts de sauter du pont que je traverse 4 fois par jour. Je lutte toute la journée pour ne pas céder à la colère, pour ne blesser personne. Je lutte pour ne pas la blesser elle.
Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle.Elle. Je lui en veux.
Pour ne pas faire de bêtise. Surtout ne pas recommencer.
Une lutte permanente pour conserver l'image du mec qui va bien, le mec cool et sympa. Le mec que j'ai envie de frapper et frapper encore.
Une lutte permanente contre moi-même.
Une bataille que je livre seul, sans soutien. Sans réconfort ni appui.

Il y a pas si longtemps encore, je rêvais de faire une rencontre qui m'aiderait à me remettre sur pied. Une fille différente, spéciale. Quelqu'un qui m'aiderait a me sentir bien à nouveau. A reprendre des forces. J'y croyais.
Mais soit elles disparaissaient, soit elles étaient prises. Normal.
Alors je me suis dit que je devais mérité ce qui était en train de m'arriver. Et j'ai cessé d'y croire. D'espérer.
J'en suis là aujourd'hui. Un cadavre pas vraiment mort, mais plus tout a fait vivant.
Un corps qui marche, agit, parle, mais ne vit pas. Ne profite pas. N'espère pas. 
Ne crois pas. Ne crois plus.
Un corps qui attends juste qu'on le libère.

Mardi 10 mai 2011 à 19:08

Je suis un rêveur. Un naïf.
J'étais, en fait.

Je rêvais d'un monde, où tout le monde serait bien, serait heureux.
Un monde en paix, en harmonie. Un monde sain, équilibré. Un monde parfait.
Puis j'ai vu le monde. Je voulais savoir ce que c'était, et j'ai su.
Alors j'ai fermé les yeux à nouveau, et j'ai rêvé.
J'ai rêvé de pouvoir devenir celui qui pourrait aider ce monde blessé.
Celui qui pourrait le guérir.
Le soigner.
L'aider.
Je l'ai voulu. Je l'ai souhaité.
Parce que je voulais faire quelque chose. Être quelqu'un de bien.
Parce que je le devais.
Et j'ai ouvert les yeux.
J'ai vu, j'ai tenté.
Tenté de soigner, d'aider.
Et subitement, j'ai compris. Apres tout ces essais raté, j'ai compris.
Compris que le monde ne veut pas d'aide. Il n'en veut plus.
Il n'en peut plus.
Les gens ne veulent pas qu'on les aide à aller mieux. Parce que, qu'ils s'en rendent compte ou non, ils ont choisis ça.

Ils ont choisis.

Alors j'ai fermé les yeux. Et j'ai versé une larme.
Je me suis donné. Mon âme. Pour ça. Pour CA.

Alors j'ai cessé. J'ai laissé mon esprit glisser dans des coins sombres. Des Puits sans fonds. Dans les limbes.
J'ai cessé d'être sain d'esprit. J'ai choisi moi aussi. De devenir fou. Pour ne pas perdre la raison face à un monde que je ne pouvais plus comprendre.
Mais il y à certaines lieux de l'esprit où l'on ne peut aller sans revenir accompagné. Des choses horribles se cachent dans les tréfonds de l'âme.
J'ai ramené quelque chose qui m'a rongé en silence. Je l'ai appelé Colère.
Il m'a brulé les entrailles et je l'ai laissé faire.
Et j'ai ouvert les yeux.

J'ai laissé faire. J'ai fait. J'ai tenu. Sans tenter d'aider.
Et un nouveau choc. Je l'ai encaissé. Je pouvais encaisser. Coup sur coup.
Mais la brulure s'amplifiait à chaque coup. Colère grandissait. En moi. Comme un enfant que je n'aurais pas voulu mais dont je pouvais me débarrasser. Une infime partie de moi.... Toute petite...
J'ai tenu.Longtemps. Scellant Colère dans un coin sombre. Mais il s'échappait parfois. Pas loin.
Mais il gagnait du terrain. Et je dû lui sacrifier une partie de mois pour le calmer.
"C'est rien, un chat, un grillage, un barbelé, une griffure..."
MENTEUR.
Mais je l'ai battu.
Et une lueur est apparue. J'ai vu un ciel sans nuage apparaitre là où il n'y avait que noirceurs. Des étoiles brillaient.
Je ne voulais plus fermer les yeux.
Jusqu'à ce que le ciel s'embrase. Colère a grandi si vite. Si fort.
Le monde à subitement volé en éclats. Les étoiles sont tombées. J'ai bien tenté d'en garder une. Mais elle m'a brulé les mains.
Et j'ai senti quelque chose se consumer en moi. Colère avait réussi à sortir. J'étais faible. Et il a gagné.
J'ai fermé les yeux.
Il était là. Flamboyant dans toute sa splendeur. Et j'ai abandonné. Je l'ai laissé passer. Il a balayé toute lumière d'un geste. Tout espoir. Tout est parti en fumée.

J'ai ouvert les yeux.
Sans peur. Sans espoir. Sans but.
Il est dans mes veines.
Il est dans mon esprit.
Il est Moi.
Je suis devenu Colère.
J'ai laissé tout espoir de guérir.
De ME guérir.
Je suis seul, et c'est devenu mon fardeau.
La colère est devenue mon épée et le boulet que je traine.
Je suis seul avec lui et mes blessures.
Et je l'accepte.





 
"Did you knows that the word trauma comes from the Greek for wound? Wounds can create monsters"
-Shutter Island
 

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